Les zones sismiques de l'Ouest du Canada
Contexte des tremblements de terre dans l'ouest du Canada
Chaque année, les sismologues de la Commission Géologique du Canada enregistre et localise, au Canada occidental, plus de 1000 séismes. La côte du Pacifique est la région du Canada la plus sujette aux tremblements de terre. La région au large de la côte ouest de l'île de Vancouver a subi plus de 100 séismes de magnitude 5 ou plus (assez violents pour causer des dommages si ils s'étaient produits plus près du continent) au cours des 70 dernières années. C'est en raison de la présence de failles actives, ou ruptures de l'écorce terrestre, que les séismes se concentrent dans cette région. La surface de la Terre est en évolution constante et l'écorce terrestre se compose de «plaques» (qui s'emboîtent les unes dans les autres à la manière des pièces d'un casse-tête) qui se déplacent continuellement les unes par rapport aux autres à une vitesse d'environ 2 à 10 cm/an (à peu près à la vitesse à laquelle poussent les ongles). Les plaques peuvent soit glisser l'une à côté de l'autre, soit entrer en collision ou s'éloigner l'une de l'autre (diverger).
La côte ouest du Canada est l'une des rares régions du globe où sont observés ces trois types de mouvements de plaques, ce qui engendre une activité sismique importante. Dans cette région, des séismes se produisent le long de failles au large (p. ex. le séisme de M = 8,1 dans Haida Gwaii en 1949), dans la plaque océanique océanique subductée (p.ex., un séisme de magnitude 6,5 sous le centre-ville de Seattle en 1965) et dans la croûte continentale (p.ex. un séisme de magnitude 7,3 dans la partie centrale de l'île de Vancouver en 1946). La fréquence et l'ordre de grandeur des séismes diminuent à mesure que l'on s'éloigne de la côte vers l'intérieur des terres (et des limites de plaques actives). La Saskatchewan et le Manitoba sont les régions du Canada les moins sujettes aux séismes.
- Region au large
- La zone de subduction de Cascadia
- Région de St. Elias et sud-ouest du Territoire du Yukon
- Cordillère septentrionale
- Cordillère méridionale
- Plate-forme intérieure
Région au large
Depuis le nord de l'île de Vancouver jusqu'à Haida Gwaii (anciennement îles de la Reine-Charlotte), la plaque pacifique glisse vers le nord-ouest par rapport à l'Amérique du Nord à raison d'environ 6 cm/an. La limite entre ces deux plaques géantes est la faille de Reine-Charlotte - l'équivalent canadien de la faille San Andreas. Le plus important séisme de l'histoire au Canada- un séisme de magnitude 8,1 - s'est produit le long de cette faille le 22 août 1949. Ce séisme, plus important que celui ayant secoué San Francisco en 1906, a entraîné la rupture d'un segment de la faille de Reine-Charlotte d'une longueur de 500 km.
La zone de subduction de Cascadia
À l'ouest de l'île de Vancouver, depuis l'extrémité septentrionale de l'île jusqu'au nord de la Californie, la plaque océanique Juan de Fuca se déplace vers l'Amérique du Nord à une vitesse d'environ 2 à 5 cm/an. Cette région est appelée la zone de subduction de Cascadia. À cet endroit, la plaque Juan de Fuca, beaucoup plus petite, glisse (est subduite) sous le continent (elle se trouve à environ 45 km sous Victoria et à environ 70 km sous Vancouver). La plaque océanique ne se déplace toutefois pas continuellement. On dispose de bonnes indications à l'effet que la plaque Juan de Fuca et la plaque américaine sont bloquées l'une contre l'autre, ce qui entraîne l'accumulation de contraintes dans l'écorce terrestre. C'est cette compression de l'écorce qui cause les quelque 300 petits séismes observés chaque année dans le sud-ouest de la Colombie-Britannique et les moins fréquents (en moyenne un par décennie) séismes crustaux causant des dommages (p. ex. le séisme de magnitude 7,3 dans la partie centrale de l'île de Vancouver en 1946). À un moment quelconque dans le futur, ces plaques se débloqueront pour engendrer un gigantesque séisme «de subduction» similaire au séisme de M = 9,2 en Alaska en 1964 ou à celui de M = 9,5 au Chili en 1960. Les mesures de ladéformation crustale contemporaines dans cette région tendent à confirmer ce modèle. Des indications géologiques révèlent également qu'un gigantesque séisme de subduction a secoué ce littoral environ tous les 300 à 800 ans.
Région de St. Elias et sud-ouest du Territoire du Yukon
La région de St. Elias, qui occupe le sud-ouest du Territoire du Yukon, le nord-ouest de la Colombie-Britannique et le sud-est de l'Alaska, est l'une des régions les plus actives du point de vue sismique au Canada. Ici, la frontière entre les plaques géantes du Pacifique et de l'Amérique du Nord passe de transformante (où les plaques glissent l'une à côté de l'autre) à subduisante (où la plaque pacifique est poussée sous les îles Aléoutiennes au nord-ouest). Il en résulte des taux de soulèvement (formation des montagnes) très élevés atteignant jusqu'à 30 mm/an. La région de la frontière des plaques a subi un grand nombre de gros séismes, dont une succession de trois séismes de magnitudes de 7,4 à 8,0 pendant l'année 1899. En 1959 un séisme de magnitude 7,9 s'est produit le long de la faille Fairweather (le prolongement septentrional de la faille transformante de Reine-Charlotte). La plus importante zone sismique à l'intérieur des terres longe les segments de la zone faillée Denali qu'empruntent les rivières Dalton et Duke traversant le sud-ouest du Yukon. Plus loin vers l'intérieur, il y a une activité sismique mineure entre les systèmes de failles de Denalli et de Tintina. L'activité sismique augmente à la bordure orientale de la Cordillère (voir ci-dessous).
Cordillère septentrionale
La région septentrionale des montagnes Rocheuses est l'une des régions sismiques les plus actives au Canada. Le plus important séisme enregistré jusqu'à maintenant dans cette région fut le séisme de magnitude 6,9 qui a secoué les monts Mackenzie dans les Territoires du Nord-Ouest le 23 décembre 1985. Des séismes de magnitude 6 et plus forts se sont produits dans les monts Richardson (territoire du Yukon) (M = 6,2 en mai 1940; M = 6,5 en juin 1940 et M = 6,6 en mars 1955).
Cordillère méridionale
Au sud de 60° de latitude nord, la sismicité dans la région de l'arrière-pays et des montagnes Rocheuses diminue rapidement. Le plus grand séisme enregistré dans la Cordillère méridionale a été un séisme de magnitude 6,0 qui a frappé la région de Valemount dans le sillon des Rocheuses en 1918. En 1986 un séisme de magnitude 5,5 a causé des dommages mineurs près de Prince George.
Plate-forme intérieure
L'activité sismique de la région des Prairies au sud de 60° de latitude nord est principalement restreinte à la Saskatchewan méridionale, dans une zone qui se prolonge au Montana. Le plus important séisme enregistré dans cette région a été celui de magnitude 5,5 qui a touché un emplacement près de la frontière entre le Canada et les États-Unis le 15 mai 1909. On enregistre parfois de petits séismes induits associés à l'extraction minière de la potasse en Saskatchewan méridionale.